Guide Belarus : Politique et économie

Politique

Au moment de l'indépendance, l'État biélorusse présente la structure d'une démocratie parlementaire, avec un Parlement et un Président dont la fonction est tout à fait symbolique. Toutefois, les référendums de 1994, 1995 et 1996 modifient progressivement la Constitution afin de conférer des pouvoirs de plus en plus croissants au président de la République. A ce jour, la Biélorussie est une république présidentielle avec à sa tête Alexandre Loukachenko. Lorsque ce député et directeur de sovkhoze participe aux premières élections présidentielles en 1994, il présente un programme politique basé sur la réutilisation de certains principes soviétiques, telles que la discipline et la centralisation de toute initiative. Dans le cadre de profonde instabilité politique, économique et sociale de l'époque, le discours de Loukachenko fait prise sur une population nostalgique du passé soviétique.

Une fois arrivé au pouvoir, Loukachenko établit un gouvernement inexpugnable, basé sur le monopole de l'État sur l'économie, sur la concentration du pouvoir exécutif dans ses mains, sur la démagogie médiatique, sur la répression de toute forme d'opposition et sur le partnership stratégique avec la Fédération de Russie. Bien que l'article 1 de la Constitution de la Biélorussie, approuvée en 1994, définit le pays comme " État unitaire, démocratique, social et de droit ", la réalité est différente. Souvent définie comme la " dernière dictature d'Europe ", la Biélorussie est un État autocratique où la liberté d'expression est systématiquement violée. Censure, répression policière des manifestations de protestation, disparition de journalistes et d'opposants politiques ont marqué le gouvernement de Loukachenko dès le début, obligeant l'opposition à se transformer en un mouvement de résistance semi-clandestin. Selon la Constitution, le mandat présidentiel, de cinq ans, n'est renouvelable qu'une seule fois. Toutefois, le référendum de 2004 a donné à Loukachenko la possibilité de se présenter pour le troisième mandat aux élections de 2006. Réélu pour la deuxième fois en 2001, il est élu à nouveau en 2006. L'évolution politique de la Biélorussie pendant les derniers quinze ans est donc totalement liée à la figure de Loukachenko et de son entourage. La campagne électorale pour les élections présidentielles de décembre 2010 est marquée par la participation de 10 candidats, parmi lesquels Vladimir Neklyaev et Andrei Sannikov, et par une certaine ouverture (enregistrement de sept candidats d'opposition, organisation de débats télévisés...). Toutefois, lors de la tenue du scrutin de nombreuses irrégularités ont été constatées. Les sondages et les exit-poll indépendants contredisent la victoire de Loukachenko. Le 19 décembre 2010, le jour même du scrutin, des milliers de manifestants se déversent alors dans les rues de Minsk pour protester contre les falsifications des résultats. La manifestation est durement réprimée par la police et 7 des 10 candidats de l'opposition sont arrêtés. Loukachenko est élu président de la Biélorussie pour la quatrième fois. En 2015 il obtient son cinquième mandat en remportant l'élection présidentielle du 11 octobre. A ce jour, la vie politique biélorusse continue à tourner autour d'un seul homme.

Le loukachisme

Utilisé par les opposants politiques à Loukachenko, le terme " loukachisme " indique un modèle de pouvoir qui dépend de la seule personnalité du chef de l'État et qui relève du populisme autoritaire. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le régime de Loukachenko ne repose pas que sur la force et la crainte. Ancien directeur de sovkhoze, Loukachenko bénéficie d'une vraie popularité, au moins auprès d'une partie de la population, notamment rurale et âgée, qui reste relativement nostalgique par rapport à l'existence d'un pouvoir fort tel que l'incarnait l'Union soviétique et qu'incarne aujourd'hui Loukachenko.

Le président biélorusse base son pouvoir sur un modèle de domination charismatique qui unit la croyance en l'existence de qualités extraordinaires du chef de l'État à son image d'homme issu et proche du peuple. Lors de ses interventions publiques il ne manque jamais de souligner son origine paysanne utilisant un langage familier et se présentant, souvent, dans le cadre du monde paysan où il se trouve tout à fait à l'aise. Cette image est fondamentale dans un pays où la mentalité paysanne est très forte, même en milieu urbain. Leader charismatique, l'image officielle de Loukachenko est celle d'un homme qui possède néanmoins des qualités extraordinaires qui le différencient du peuple et en font le " batka ", le petit père de tous les Biélorusses, lui conférant des capacités exclusives pour résoudre et gérer les problèmes de la société.

Structure étatique

La Biélorussie est une république présidentielle. Le président est élu pour cinq ans à suffrage universel direct. Le Président est le Chef de l'État, le garant de la Constitution, des droits et des libertés des citoyens, c'est lui qui détient le pouvoir exécutif. Le Président nomme le Premier ministre, le vice-Premier ministre et le Conseil des ministres en accord avec la Chambre des représentants (chambre basse du Parlement). Le Premier ministre, à ce jour Andreï Kabiakow, est le chef du gouvernement (Conseil des ministres). Le pouvoir législatif est bicaméral. Le Parlement, appelé Assemblée nationale, est composé des deux chambres : la Chambre des représentants (chambre basse) et le Conseil de la République (chambre haute). La chambre basse se compose de 110 députés, élus au suffrage universel direct pour quatre ans. Le président de la Chambre des représentants est Vladimir Andreitchenko. Le Conseil de la République, chambre de la représentation territoriale, se compose de 64 sénateurs. 56 sénateurs sont élus au scrutin secret pendant les sessions régionales des Conseils des députés et les sessions du Conseil des députés de Minsk, 8 sénateurs sont nommés par le Président pour quatre ans. Le président du Conseil de la République est Mikhaïl Myasnikovitch. Le pouvoir judiciaire appartient aux cours. Le système judiciaire se compose de trois structures : la cour juridictionnelle, la cour économique et la cour constitutionnelle qui contrôle la constitutionnalité des lois.

Partis

Le président Loukachenko peut se prévaloir de n'être le chef d'aucun parti. Il contrôle suffisamment l'ensemble du corps social pour ne pas avoir besoin d'une formation parlementaire qui le soutienne. Cela lui permet de dire qu'il gouverne " grâce au soutien populaire ". Les partis politiques ont un impact limité. Seuls les partis qui soutiennent le régime sont visibles, alors que les partis de l'opposition n'ont pas accès aux médias de masse. L'opposition est soumise à des tracasseries de toutes sortes : inspections fiscales, descentes de police avec saisie de matériel, amendes administratives de plus en plus lourdes. Parmi les partis de l'opposition les plus connus, on trouve le Front populaire biélorusse, l'Assemblée sociale-démocrate biélorusse (dirigée par le premier président du pays, Stanislaw Chouchkievitch), le parti Un Monde Juste (rx-parti communiste de Biélorussie), le mouvement Pour la Liberté ", guidé par Alexandre Milinkievitch, et le mouvement " Dis la Vérité ", initié par Vladimir Nekljaev.

Enjeux actuels

Malgré le caractère autoritaire du régime de Loukachenko, depuis l'été 2008, dans un cadre de dégradation de la situation économique et sociale et de dépendance économique et énergétique à l'égard de la Russie, Loukachenko montre des signes d'ouverture tactique. La répression de toute voix alternative à celle officielle est contre-productive et ne fait qu'accroître l'isolement dans lequel se trouve le pays. Loukachenko décide de libérer les trois derniers prisonniers politiques internationalement reconnus (Kozouline, Kim et Parsioukevicth). Ce geste permet le rétablissement du dialogue entre l'UE et la Biélorussie. Des mesures de rapprochement sont alors prises, comme la suspension des interdictions des visas pour la quasi-totalité des hauts responsables biélorusses et le développement des coopérations techniques dans les domaines d'intérêt mutuel (transports, énergie, immigration). Depuis, les autorités biélorusses ont poursuivi leurs gestes d'ouverture par l'établissement d'un dialogue entre les autorités et l'opposition ; l'autorisation de publication et de distribution sur le territoire biélorusse de journaux d'opposition Narodnaia Volia et Naša Niva ; l'engagement à assouplir certaines dispositions du code pénal et du code électoral, etc.

Toutefois, après une période d'amélioration de la situation des droits de l'homme entre 2008 et 2010, la situation se dégrade à nouveau au lendemain des élections présidentielles de décembre 2010. La nouvelle victoire du Président Loukachenko est largement contestée par l'OSCE qui enregistre des nombreuses irrégularités au niveau du dépouillage et du vote. La Biélorussie décide la fermeture, le 31 mars 2011, du bureau de l'OSCE à Minsk estimant que la " mission de l'OSCE était terminée ". Le recours accru à la répression à partir de 2010 concerne également la presse et les organisations de la société civile critiques envers le pouvoir, en premier lieu les défenseurs des droits de l'homme. La condamnation fin novembre 2011 d'Ales Bialiatski (4 ans et demi de camp au régime sévère), responsable du Centre des droits de l'Homme Viasna et Vice-Président de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH), a confirmé la détérioration des conditions d'action des ONG. Le renforcement à la mi-octobre 2011 de la législation sur le contrôle des ONG et les limitations de sortie du territoire contre certains activistes s'ajoutent aux perquisitions et aux confiscations de matériel récurrentes. En octobre 2012, l'ONG de défense des prisonniers Plateforma a été fermée, et en novembre les biens et les locaux de Viasna ont été confisqués. La dernière continue son activité via Internet. Des rapports sur la situation des droits de l'Homme y sont publiés tous les mois, permettant de suivre la vie des personnes arrêtées.

La Biélorussie et l'Occident

Les relations entre la Biélorussie et ses partenaires occidentaux n'ont pas toujours été des plus faciles. La politique controversée de Loukachenko est souvent critiquée par les dirigeants européens et américains qui reprochent, entre autres, au gouvernement biélorusse son rapprochement avec la Russie, devenue une forte alliée économique du pays. De nombreuses sanctions ont été introduites par l'Union européenne contre les représentants du gouvernement biélorusse en provoquant des impacts négatifs sur la situation économique dans le pays et la vie quotidienne de ses citoyens.

Restée fermée et méconnue des Européens, la Biélorussie s'ouvre aujourd'hui aux touristes occidentaux. La suppression des visas pour les ressortissants de l'UE pour un court séjour de cinq jours est un pas en avant dans le dialogue que la Biélorussie cherche à établir avec les pays européens. Même s'il reste encore beaucoup à faire pour construire des relations fiables entre la Biélorussie et le monde occidental, les changements actuels témoignent d'une forte volonté politique de la part du gouvernement biélorusse de faire avancer le pays.

Minsk dans le conflit russo-ukrainien

Depuis 2014 la Biélorussie joue le rôle de médiateur dans le conflit russo-ukrainien. Proche de la Russie et de l'Ukraine, Minsk a servi de plateforme pour la rencontre des dirigeants du format de Normandie (F. Hollande, A. Merkel, V. Poutine et P. Porochenko). Le premier accord de Minsk a été signé le 5 septembre 2014 après des batailles acharnées dans l'est du pays. Il prévoyait un cessez-le-feu qui, malheureusement, n'a pas été respecté. Le deuxième accord a été signé le 11 février 2015 lors de la rencontre officielle des cinq dirigeants. Pourtant, la signature du protocole de Minsk n'a pas pu mettre fin aux hostilités. Il est à noter que la Biélorussie ne prend la position d'aucune des parties. En revanche, elle les invite à poursuivre des négociations afin de régler le conflit.

Économie

La persistance du modèle soviétique marque la sphère économique biélorusse. A la fin des années 1980, la Biélorussie se montre réticente aux réformes libérales de la perestroïka préférant protéger le système économique soviétique grâce auquel elle avait connu la croissance économique la plus durable et la plus régulière de toutes les Républiques soviétiques. Dès que Loukachenko prend le pouvoir il cherche à préserver autant que possible l'héritage soviétique en économie, créant le " socialisme de marché ". Hostile à une économie de marché sans contrôle, Loukachenko veut concilier l'existence d'un secteur privé de dimensions modestes avec les garanties sociales d'une économie largement administrée. La part du secteur privé dans la richesse nationale demeure donc faible (25 % selon les statistiques officielles, 10 à 12 % selon la Banque mondiale). 90 % des salariés sont employés par l'État. La principale conséquence de ce choix a été d'éviter à la population biélorusse les traumatismes sociaux qui se sont produits en Europe orientale au cours de la décennie de transition. En effet, les principaux services publics, tels que la santé, le transport, l'électricité ou le téléphone sont subventionnés ; pour un grand nombre de biens de consommation, les prix sont en général contrôlés ; le chômage reste un phénomène marginal. Au-delà des avantages incontestables, ce système économique présente aussi des points de faiblesse, à savoir une inflation en hausse, le manque de compétitivité, la faible motivation des salariés, et un volume insuffisant d'investissements étrangers, freinés par les tracasseries administratives et fiscales, et par la lenteur de la machine bureaucratique.

Après la période négative de la première moitié des années 1990, à partir de 1996 la Biélorussie rénoue avec la croissance enregistrant des résultats flatteurs. Malgré la faible dépendance de la Biélorussie des marchés mondiaux, la crise financière mondiale a des répercussions importantes sur l'économie biélorusse. La crise mondiale, unie à l'absence de réformes structurales, à l'insuffisance d'investissements de capitaux et à une baisse significative de la demande du marché russe, son principal partenaire commercial, ont poussé l'économie biélorusse vers une nouvelle phase négative. Si en 2007, on enregistrait une croissance de 8,2%, en 2010 on est à -2%.

La condition économique du pays reflète parfaitement son orientation politique. Économiquement la Biélorussie souffre de l'isolement auquel l'ont contrainte l'autoritarisme et l'absence de réformes libérales. La Russie reste son principal partenaire commercial, malgré les nombreux efforts faits, les dernières années, par le gouvernement biélorusse d'ouvrir son marché à des investisseurs européens, notamment néerlandais et allemands. La présence du secteur privé et des investissements étrangers dans l'économie sont encore faibles. Toutefois à partir du début 2008, le gouvernement a adopté une politique de libéralisation prudente de l'économie consistant dans la simplification du système fiscal et l'ouverture progressive aux capitaux étrangers. En juillet 2008, il a également autorisé la vente de 519 entreprises d'État et la cession des actions de propriété de l'État pour 217 entreprises, déjà partiellement privatisées.

Mais en 2011, la stabilité économique est ébranlée par la plus violente crise financière et économique que le pays traverse depuis la chute de l'URSS. Due principalement à l'augmentation de la facture énergétique et des salaires du secteur public, elle entraîne la dévaluation du rouble biélorusse de 65% par rapport au dollar, une inflation de 109%, et l'aggravation de l'endettement. Exsangue financièrement et isolée sur la scène internationale, Minsk a finalement été obligée de céder aux pressions russes. C'est encore une fois la Russie qui vient en l'aide à Minsk acceptant de baisser les prix de ses ventes de gaz pour 2012. Ainsi, Minsk a dû faire d'importantes concessions comme celle de vendre les derniers actifs de Beltransgaz à Gazprom, ce qui permet à la Russie de maîtriser totalement le transit de son gaz par la Biélorussie, et accepter de se rallier au projet d'Union Eurasiatique promu par le Kremlin qui devrait devenir opérationnel en 2015. Au fur et à mesure que la Biélorussie se rapproche de la Russie elle se distancie de l'Union Européenne. Néanmoins, la Biélorussie recherche d'autres partenariats pour être moins dépendante de Moscou, comme l'Azerbaïdjan et la Chine.

Le 1er janvier 2012, la Biélorussie entre dans l'Espace économique commun avec la Russie et le Kazakhstan, et en 2015, elle rejoint l'Union économique eurasiatique. Malgré une certaine stabilité, la balance commerciale de la Biélorussie reste largement négative, notamment à cause de l'augmentation du prix du pétrole vendu par la Russie. La Russie reste en effet le principal partenaire commercial de la Biélorussie, qui apparaît de plus en plus comme isolée et dépendante de son voisin.

À chacun son lopin de terre : la datcha

La relative faiblesse des salaires oblige beaucoup de Biélorusses à recourir à la débrouillardise. Si certains exercent une activité parallèle à leur métier officiel, la plupart pratique une économie de subsistance en produisant, dans une large mesure, leur propre nourriture. Cette économie informelle correspond à l'univers de la datcha. Maison de citadins, située en dehors de la ville, on s'y repose ou, encore mieux, on y cultive un potager.

D'avril à novembre, la saison des récoltes est la saison de la datcha. Support essentiel de l'économie domestique, on y cultive pommes de terre, tomates, courgettes, carottes, potirons, oignons, concombres, haricots, choux, persil et herbes aromatiques, pommes, cerises, groseilles et prunes. Après la récolte, c'est la préparation des conserves pour l'hiver ! Frais ou en conserve, fruits et légumes sont consommés à l'intérieur de la famille ou, plus rarement, vendus. Il arrive ainsi de rencontrer aux coins des rues de vieilles babouchkas en train de vendre des conserves de cornichons, des champignons séchés ou des baies.

Principales ressources

La structure économique du pays a très peu évolué par rapport à l'époque soviétique. L'agriculture et l'industrie constituent une part plutôt importante du PIB, alors que les services restent peu développés. La présence du secteur privé dans l'économie est encore faible et se concentre essentiellement dans le tertiaire.

A l'époque soviétique, la Biélorussie était parmi les pays les plus industrialisés de l'URSS. Tracteurs, automobiles, armes, poids lourds, engrais et produits pétrochimiques étaient le fleuron de la production industrielle du pays. La Biélorussie exportait environ le 50 % de sa production vers les autres Républiques de l'Union. Même aujourd'hui, l'industrie reste le secteur le plus dynamique de l'économie biélorusse, les secteurs de la chimie, de la métallurgie et de la construction mécanique fournissant environ le 35 % du PIB. Cela est aussi la conséquence d'une tradition très forte d'études techniques et d'ingénierie, notamment mécanique, propre à ce pays. Les principales industries de Biélorussie sont celles de machines-outils, équipements agricoles, engrais, produits chimiques, matériaux de construction préfabriqués, véhicules à moteur, motos, textiles et quelques produits de consommation (réfrigérateurs, montres, télévisions et radios). La Biélorussie produit aussi du bois, des étoffes de lin, de laine et du coton. Le complexe militaro-industriel est important. Bénéficiant du passage de l'oléoduc qui dessert les pays d'Europe centrale et orientale, la Biélorussie possède également une industrie de raffinage de premier plan qui lui permet de raffiner le pétrole importé de la Russie et de les revendre à l'Ouest à des prix de marché.

L'agriculture correspond à environ 10 % du PIB. L'élevage du bétail et l'industrie laitière contribuent pour plus de moitié à la production totale agricole, mais les cultures représentent également une part importante. Les principales cultures sont celles de la pomme de terre, du lin, du blé, de la betterave sucrière et des céréales (orge, avoine et seigle). La Biélorussie est parmi les majeurs producteurs de pommes de terre au monde. De nombreux marécages ont été drainés et convertis en terres agricoles qui sont aujourd'hui parmi les plus fertiles et les plus productives du pays. Cependant, la catastrophe de Tchernobyl a eu des répercussions importantes rendant inutilisable 1/5 des terres du pays. Faute d'investissements et de modernisation, l'agriculture est toutefois dans une phase stagnante. L'agriculture biélorusse reste largement collectivisée et la filière agroalimentaire dépend largement des entreprises d'État. Moins de 5 % des terres agricoles sont privées. Transformées en sociétés coopératives sous contrat avec l'État, les anciens kolkhozes font vivre la quasi totalité de la population rurale empêchant ainsi l'exode vers les villes.

La question énergétique

Héritage de la période soviétique au cours de laquelle la Biélorussie était l' " atelier d'assemblage " de l'URSS, les structures de production des deux pays sont encore largement complémentaires. Par conséquence, l'économie biélorusse reste fortement orientée vers un marché russe qui est à la fois un débouché naturel et le principal fournisseur d'énergie. Dépourvue de matières premières, à l'exception de petites quantités de pétrole dans la région de Gomel, la Biélorussie est fortement dépendante de la Russie pour son approvisionnement énergétique. Aujourd'hui, le pays emporte de la Russie 85 % de ses besoins énergétiques (gaz naturel, pétrole brut et une partie de son électricité) à des prix inférieurs à ceux du marché. L'activité de ses deux raffineries de Mozyr et Novopolotsk lui permettent d'exporter ses produits pétroliers vers l'Europe à des prix concurrentiels et de constituer ainsi la première source de ses recettes budgétaires.

Si la politique conciliante envers Moscou du président biélorusse Alexandre Loukachenko a permis dans un premier temps de préserver une tarification avantageuse sur les livraisons d'énergie, à partir de la fin de 2006, Gazprom pratique une politique d'élévation progressive des prix. Fin 2006, la Russie impose à la Biélorussie une augmentation du prix du gaz, le président biélorusse n'ayant pas cédé les parts de la société gazière biélorusse Beltransgaz, promises en décembre 2005. Après de longues négociations les deux pays parviennent à s'accorder sur un prix qui reste en tout cas inférieur à ceux du marché. La Russie obtient en guise de compensation 50 % de titres dans Beltransgaz. Dès le début 2007, la Russie applique une majoration sur les tarifs du pétrole.

La Biélorussie cherche alors, en vain, à introduire une taxe sur le transit du pétrole russe (50 % des flux d'exportations russes vers l'Europe). Refusant d'acquitter cette taxe, le monopole russe Transneft, gestionnaire de l'oléoduc Drouzhba, ferma du 8 au 10 janvier les robinets vers l'Allemagne, la Pologne, l'Ukraine, la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque. Minsk cède et signe, le 12 janvier, un protocole alignant progressivement les tarifs biélorusses sur ceux pratiqués en Russie en matière pétrolière.

La crise énergétique de 2007 menace la stabilité de l'économie biélorusse obligeant le gouvernement à revoir sa politique énergétique et à mettre fin à l'alliance privilégiée entre Moscou et Minsk qui perdurait depuis 1991, basée sur la nostalgie biélorusse de l'URSS et une sorte de romantisme panslave. Pour résoudre son problème énergétique, à partir de mars 2007 la Biélorussie a adopté un programme de diminution de la consommation d'énergie et d'augmentation des énergies alternatives domestiques (sciure de bois et tourbe). Le pays a également tissu des relations avec d'autres pays que la Russie dans le domaine des hydrocarbures (Azerbaïdjan, Iran, Venezuela). Toutefois, ces initiatives n'apportent aucune solution à la dépendance structurelle de la Biélorussie. Depuis 2007, la priorité de la politique énergétique biélorusse est désormais la construction d'une centrale nucléaire censée entrer en fonction en 2019.

Place du tourisme

Depuis plusieurs années, le gouvernement biélorusse porte beaucoup d'attention au développement du secteur touristique du pays. Le premier programme national de développement du tourisme a été signé par le Président en 2004. Ce document prévoyait la mise en place des infrastructures, la suppression des visas, la promotion de la Biélorussie et du made in Belarus à l'international. En 2012, le Conseil des ministres a lancé une campagne nationale de restauration du patrimoine médiéval. Ainsi, plus de 37 châteaux et palais ont été rénovés à travers tout le pays. Les ordonnances présidentielles №371 et №372 définissent la promotion de l'écotourisme et du tourisme rural, aussi bien que la protection des sites naturels. La Biélorussie est un pays qui commence tout juste à s'ouvrir aux touristes étrangers. Il est donc difficile de comparer la prestation de services qu'on y trouve avec d'autres destinations. Pourtant, le pays dispose de ces perles rares qui sauront impressionner les touristes avides de découvertes et d'émotions !

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